Fragonard - Marguerite Gérard. Une révélation, des propositions. Exposition mars 2025 - Catalogue - Page 103
Marguerite Gérard,
peintre de genre
É3/15ti/& !t !76.rim!&t2ti/&(
612(ti45!( !&tr! 1=8? !t 1810
[...] La plupart des peintres puisent
leurs sujets dans les grands traits de
l’histoire ou dans les rêves brillants
de la poésie : moins ambitieuse et plus
sensible, mademoiselle Gérard puise
les siens dans les scènes habituelles et
trop souvent inapperçues [sic] de la
vie domestique. Avec de rares talens,
elle a mieux aimé être le peintre de la
nature que celui de l’histoire. Tous ses
tableaux attestent la beauté de son
âme et la grâce de son pinceau46 . [...]
(vers 1785-1790) et une Femme à la
D
style d’une composition à l’autre. En
u vivant même de l’artiste,
les critiques font déjà grand
cas de l’engagement de
Marguerite Gérard dans la scène
de genre. La réunion, au sein de
notre galerie, de trois peintures
illustrant des scènes où )gurent
plusieurs personnages – La Danse
(1788-1789), Avant le bal masqué
46. Mémoires en cassation, pour le citoyen Bance, 1806,
p. 476. Voir Carole Blumenfeld, Marguerite Gérard, 17611837, op. cit., p. 105.
guitare donnant une gimblette à son
chien (vers 1810) – fait valoir son
étonnante capacité à s’adapter à un
contexte politique en perpétuelle
redé)nition, ainsi qu’aux exigences
du marché. La confrontation de
ces œuvres met également en
lumière son aisance picturale et ses
expérimentations plastiques, l’artiste
prenant plaisir à faire évoluer son
effet, si l’on décèle d’incontestables
caractéristiques communes entre
ces esquisses, Marguerite Gérard,
tout au long de sa carrière, ne cesse
de modi)er sensiblement sa palette
et le rendu des physionomies.
47